Mission multinationale en Haïti : les États-Unis veulent plus de troupes et un nouveau leadership

La diplomate américaine Kimberly J. Penland a déclaré, mercredi 20 août, que les États-Unis prévoient de renforcer sensiblement la présence étrangère en Haïti, en doublant les effectifs actuellement engagés dans le cadre de la mission multinationale de soutien à la sécurité.

Mais au-delà de l’augmentation des troupes, c’est le leadership même de la mission internationale qui fait désormais l’objet de discussions. Mme Penland a évoqué la possibilité qu’un autre État prenne la tête de la force déployée en Haïti, ce qui met en lumière les doutes croissants entourant le rôle initialement confié à Nairobi par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Depuis plusieurs mois, le déploiement des forces kényanes est ralenti par une série d’obstacles logistiques, juridiques et politiques, tant sur le terrain haïtien qu’au sein même des institutions kényanes. Ce blocage prolongé alimente un flou opérationnel préoccupant, compromettant la coordination d’une mission pourtant censée jouer un rôle central dans le rétablissement d’un minimum de stabilité.

L’annonce américaine marque ainsi un changement de ton et de stratégie. Washington semble vouloir prendre une part plus active dans la redéfinition du dispositif international, au moment où la situation en Haïti se dégrade à grande vitesse. Dans la capitale comme dans d’autres régions, les groupes armés étendent leur contrôle, multipliant les exactions tandis que l’État, affaibli et contesté, peine à assurer la protection de ses citoyens.

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