Insécurité en Haïti : Vers une paix négociée

Depuis l’arrivée de Laurent Saint-Cyr à la tête du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), une rumeur persistante agite les cercles politiques et sécuritaires : le pouvoir en place aurait discrètement entamé des pourparlers avec certains groupes armés en vue d’une trêve. Bien que non confirmée par aucun canal officiel, cette information a trouvé un écho troublant dans une récente déclaration du leader du groupe « Viv Ansanm ».

Djimy Chérizier, alias « Barbecue », a en effet annoncé le déblocage de plusieurs quartiers stratégiques de la capitale, notamment le bas Delmas et Solino. Il a même invité les habitants à regagner leurs domiciles, comme s’il détenait désormais les clés du retour à la normale.

Dans le même temps, la Police Nationale d’Haïti (PNH) a proclamé avoir repris le contrôle de la localité de Quinscoff, à l’issue d’une opération conjointe avec la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS). Mais cette « victoire » soulève de sérieux doutes : selon plusieurs observateurs, aucune véritable opération armée n’aurait eu lieu. Ce retrait apparent des gangs serait plutôt le fruit d’un accord conclu dans la discrétion.

Un accord qui aurait coûté cher. Les groupes armés auraient perçu pas moins de 100 millions de gourdes pour céder le terrain sans résistance.

Face à ce retour progressif au calme, l’opinion publique est divisée : certains citoyens, épuisés par des mois de violences, accueillent avec soulagement toute forme de répit, même négociée. D’autres, en revanche, y voient une dangereuse capitulation de l’État face aux gangs et une menace directe pour l’autorité de la justice.

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