Haïti- Sécurité : espoir à Port-au-Prince, horreur à Gros-Morne

Dans la nuit du 24 au 25 août, une lueur d’espoir a percé dans un pays meurtri par la violence : les forces de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), aux côtés de la Police nationale d’Haïti (PNH), ont réussi à reprendre le contrôle du site de Téléco, à Port-au-Prince. Cette infrastructure stratégique était, depuis plusieurs mois, entre les mains du gang « Izo2 », qui y imposait sa loi.
L’opération, menée avec succès, a permis de neutraliser plusieurs membres du gang, de saisir un important stock d’armes et d’arrêter des suspects activement recherchés. Pour les habitants du quartier, c’est un souffle de soulagement, et la preuve que l’État n’a pas totalement disparu. « Nous avons entendu les tirs, mais cette fois, c’était pour nous libérer », confie une résidente, encore sous le choc.
Mais, au même moment, à près de 150 kilomètres de là, dans la commune de Gros-Morne, dans le département de l’Artibonite, c’est la peur et le deuil qui ont dominé la nuit. Le gang « Kokorat San Ras » y a mené une attaque d’une violence inouïe. Des maisons ont été incendiées, des familles prises au piège. Plusieurs civils ont été tués, sans défense, sans avertissement.
« Ils sont arrivés comme des bêtes sauvages. On n’a rien vu venir. Mon neveu est mort, il n’avait que 14 ans », témoigne une femme, la voix brisée.
Ces deux scènes, à quelques heures et quelques kilomètres d’écart, résument tragiquement la réalité haïtienne : d’un côté, des opérations de sécurité qui tentent de redonner espoir à certains quartiers ; de l’autre, des régions abandonnées, livrées à elles-mêmes, où les gangs agissent en toute impunité, semant la mort et la terreur.