Haïti-Gouvernance: Fritz Alphonse Jean face à ses responsabilités

En désavouant publiquement le communiqué émis par le Bureau de communication de la Présidence sur l’affermage du port de Port-au-Prince à la Caribbean Port Services (CPS), Fritz Alphonse Jean, président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a voulu marquer sa distance.

Mais ce geste soulève bien plus de questions qu’il n’en résout.La note, selon lui, aurait été publiée « sans son aval et en dépit de ses objections expresses ».

Or, selon des sources proches du Conseil, six des neuf conseillers présidentiels ont validé la résolution autorisant sa diffusion.

En clair : une majorité s’est exprimée, dans les règles internes. Le président du CPT a été désavoué par ses pairs. Cela s’appelle une décision démocratique.

Alors, pourquoi cette sortie solitaire ? Pourquoi cette rupture de solidarité au sommet de l’État transitoire ? Pour beaucoup, la réponse est simple : Fritz Alphonse Jean tente de déplacer le débat.

En difficulté face à un bilan jugé largement insuffisant, il cherche aujourd’hui à désigner des coupables ailleurs, jouant la carte du désengagement pour mieux masquer l’absence de résultats tangibles depuis son arrivée à la tête du CPT.

Le malaise est profond. Cette séquence illustre à quel point le Conseil Présidentiel, censé incarner l’unité nationale en période de transition, est traversé par des lignes de fracture préoccupantes.

Lorsque les conflits internes deviennent publics et que le président lui-même conteste des décisions prises collectivement, c’est la crédibilité de toute l’institution qui vacille.

La transparence, le sens de l’État et la responsabilité collective sont des principes fondamentaux dans toute gouvernance transitoire. En préférant la posture du contre-pied politique à la recherche de solutions, le président du CPT alimente la confusion et affaiblit encore un peu plus une équipe déjà critiquée pour son inertie.

L’heure n’est plus à la diversion, mais à l’action. Le pays n’a que faire des querelles internes : il attend des actes, des résultats, et une cohérence au sommet.

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