Des généraux d’hier pour une armée d’aujourd’hui

Des généraux d’hier pour une armée d’aujourd’huiAlors que les Forces Armées d’Haïti (FAd’H) amorcent timidement leur remobilisation, leur commandement semble figé dans une autre époque.
À l’image de son haut État-Major, l’institution avance à un rythme lent, presque paralysé. Les décisions s’empilent sur les bureaux du Grand Quartier Général, et il n’est pas rare que plusieurs semaines, voire des mois, s’écoulent avant qu’une simple signature ne soit apposée
— un processus qui, en temps normal, ne devrait prendre que quelques minutes.
À l’heure des technologies numériques, l’armée haïtienne, l’une des plus anciennes de l’hémisphère, semble ne pas avoir pris le virage du XXIe siècle. Dans les rares installations encore opérationnelles, les cahiers papier restent l’unique outil de prise de notes pour les sentinelles de garde.
Pendant ce temps, les jeunes officiers formés aux technologies modernes peinent à s’intégrer dans une structure hiérarchique dominée par d’anciens militaires rappelés du passé.
Placée sous l’autorité d’un ministère de la Défense encore en construction, l’armée haïtienne donne l’image d’une institution embryonnaire, tiraillée entre la volonté de se projeter vers l’avenir et les pesanteurs d’un système hérité du passé.