Déclaration de patrimoine : des ministres se détournent de la transparence

En Haïti, la loi impose à tous les hauts fonctionnaires, qu’ils soient élus ou nommés, de déclarer leur patrimoine à l’entrée et à la sortie de leurs fonctions. Cette exigence vise à renforcer la transparence, prévenir la corruption et garantir une certaine redevabilité au sein de l’appareil d’État.
Pourtant, plusieurs membres du gouvernement en fonction ne s’y sont pas conformés. Sinal Bertrand, ministre de la Santé publique et de la Population, ainsi que Patrick Délatour, ministre de la Culture et de la Communication, n’ont toujours pas déclaré leurs biens. Deux secrétaires d’État, Patrick Sully et Harry Marsan, sont également concernés par ce manquement.
Selon un rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), publié en 2021, moins de 30 % des hauts fonctionnaires haïtiens respectent cette obligation.
Un chiffre alarmant, qui met en lumière les failles du système de contrôle étatique, dans un pays où les institutions peinent déjà à fonctionner et où la méfiance envers les autorités est profondément enracinée.
La déclaration de patrimoine n’est pas une simple formalité bureaucratique. C’est un acte de transparence, un engagement envers le public. Lorsqu’elle est négligée ou banalisée, c’est l’idée même de justice et d’égalité devant la loi qui vacille.