À l’OEA, Fils-Aimé tente de rassurer pendant que le pays vacille

Le 27 août, depuis la tribune de l’OEA, le Premier ministre haïtien Alix Didier Fils-Aimé a dressé un tableau optimiste des efforts de son gouvernement, mettant en avant les « progrès significatifs » réalisés dans les préparatifs électoraux : plus de 85 % des centres de vote identifiés, 70 % du personnel mobilisé, et un financement national de 65 millions de dollars déjà engagé.
Mais derrière ce message rassurant, la réalité du terrain raconte une tout autre histoire. Le même jour, alors que le Premier ministre plaidait pour une levée ciblée de l’embargo sur les armes afin d’équiper la PNH et les Forces armées, les gangs annonçaient une trêve à Delmas. Des vidéos largement diffusées montrent les séquelles d’une paix autoproclamée entre groupes armés, sous le regard impuissant d’un État resté muet.
Ce contraste saisissant entre les discours à Washington et les images de Port-au-Prince résume, à lui seul, l’impasse haïtienne.
La légitimité du pouvoir en place se jouera sur sa capacité réelle à sécuriser le territoire, à garantir des élections crédibles et à redonner espoir à une jeunesse qui, chaque jour, rêve d’un avenir ailleurs.