Tolérance zéro : Effet d’annonce ou tournant réel ? »

Une fois encore, le gouvernement haïtien promet de « rétablir l’ordre ». Ce 12 août, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, entouré de son équipe sécuritaire, a réaffirmé la fameuse ligne de « tolérance zéro » face au banditisme. Un discours ferme, aux accents solennels, dans la lignée de nombreuses déclarations similaires prononcées ces dernières années.
Mais dans un pays où l’insécurité gangrène le quotidien, où des zones entières échappent au contrôle de l’État, ces annonces peinent à convaincre. Car sur le terrain, la réalité est tout autre : les actes criminels se multiplient, les forces de l’ordre semblent débordées, et la population, elle, attend toujours des résultats concrets.
Le fossé entre parole officielle et vécu des citoyens ne cesse de se creuser. Derrière les promesses de fermeté, peu de signes tangibles de changement. L’opinion publique, de plus en plus sceptique, ne se satisfait plus de déclarations d’intention. Elle réclame des actions visibles, des territoires sécurisés, et surtout, un retour réel de l’autorité de l’État.
À défaut d’un changement radical dans l’approche sécuritaire, le pays risque de s’enfoncer davantage dans le chaos. Le signal envoyé ce 12 août ne suffit pas. Ce qu’il faut désormais, ce sont des preuves. Des arrestations. Des désarmements. Des territoires repris. Des citoyens protégés.
Par [JRS]