Haïti : Laurent Saint-Cyr, une nouvelle présidence pour un même défi

À chaque cinq mois, un nouveau visage à la tête du Conseil présidentiel de transition (CPT). Cette fois, c’est Laurent Saint-Cyr, représentant du secteur privé, qui prend les commandes d’un organe en quête de légitimité, dans un pays à bout de souffle. Lors de son discours d’installation, le nouveau président du CPT a appelé à l’unité, comme ses prédécesseurs avant lui. Une unité pourtant introuvable, alors que les gangs continuent de dicter leur loi dans les rues de Port-au-Prince.

Face à une insécurité chronique et un État largement déstructuré, Saint-Cyr affirme vouloir créer les conditions nécessaires à la tenue d’élections. Il veut aussi relancer une économie exsangue, laminée par les crises successives. Mais comment porter un projet national lorsque le pouvoir réel se joue loin des institutions, dans des zones de non-droit où l’État ne pénètre plus ?

Son discours, mesuré et plein de bonnes intentions, ressemble à ceux de ses prédécesseurs, dont les bilans ont été jugés « inutiles » par une large partie de la presse haïtienne. Le mot est dur, mais il reflète une réalité : le CPT, depuis sa création, peine à incarner une autorité politique capable de restaurer la confiance ou de tracer une voie claire vers la stabilité.

Laurent Saint-Cyr hérite donc d’un mandat aussi symbolique que périlleux. S’il veut éviter de n’être qu’un nom de plus sur la liste des présidents de transition sans impact, il devra faire plus que gérer la crise : il devra la bousculer. Et cela suppose une vision, du courage politique et une capacité à fédérer là où tout semble se fragmenter.

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