Crise en Haïti : une lecture internationale dépassée et dangereuse

Dans sa dernière proposition pour répondre à la crise haïtienne, l’OEA prévoit de mobiliser 1,3 milliard de dollars, répartis majoritairement en aide humanitaire (65 %), contre seulement 7 % pour la sécurité, 8 % pour les élections, 4 % pour la gouvernance, et 18 % pour le développement.
Une orientation qui privilégie l’assistance d’urgence au détriment des réponses durables à l’insécurité.Pour de nombreux analystes, ce plan illustre une vision figée et réductrice de la situation haïtienne.
La crise y est perçue comme purement humanitaire et sécuritaire, alors qu’elle s’enracine dans des problèmes politiques, économiques et sociaux profonds.
Resultat: une stratégie qui maintient la dépendance et alimente une véritable économie de l’aide, sans s’attaquer aux causes structurelles de l’instabilité.Sur le terrain, la population haïtienne réclame un changement radical de cap : mettre fin aux monopoles économiques, à l’impunité, à la corruption, et aux inégalités structurelles.
Elle rejette un système accaparé par une minorité, alors que la majorité vit sans services essentiels, sans perspectives, et sans justice.